samedi 24 décembre 2011

avec des yeux énormes de bête

Ce texte en chantier avec Aaron Clarke...

Quoique ce prince méritât toute
son attention,  elle ne put
s’empêcher de lui
demander où était la Bête.





(1. la coupure animale)

bonheur oh la vie naissante
libre elle va
commencer le mouvement
voler nager beugler hurler
elle va sauter
te sauter au cou d’un pas
éternel
d’un passage de morsure
pas pas pas passionnément
te sauter je vais
d’un pas libre
avoir une carapace des ailes porter une trompe
remuer la queue blottir être la matière
dieu devant va s’écouler
le sillage a toujours sa fin
derrière
dieu devant va nous sautons
libre elle va l’atalante
ta lente morsure
s’écoule toujours
derrière
la distinction obsolète












(2. les bordures immatures)

dans ses pattes ou ses meutes la force de
la force de force de courir
et je me tourne
tu fais l’émeute
face toute rouge
fermés quand tu hurles
mes yeux
voient tu danses
du bout les doigts du bout
observent bander
tes dorsaux savent
en pleine nuit ouvrir
tes clartés
il y a à sauter une flamme brûle
les odeurs de mort explosent
il y a une flamme brûle
l’inconscience du pas supplémentaire
tu oses voir mes yeux
enflammés
les odeurs s’épuisent
et tu traverses
tu verses tout le corps
dans sauter
nos existences mineures












(3. les seuils imperceptibles)

l’aigrette perchée toujours
l’aigrette a l’éveil planté
sur son envers
son vers le silence
ses tendances et ses devenirs
il y a la ligne courbe jusqu’à
elle a des lèvres
le silence des lèvres sans cesse
embrassées nous guettons
une phrase
une phrase s’allonge et tire
les lèvres du ressac
elle tire quelle lumière
reverdit sous
ses pas
je vois ses pas bondir
en répartitions rigides
vers la force attirante
l’invisible et les ailes
écument deux pointes
blanches les voiles
l’écume
tes larves immatures













(4. la dénaturalisation des espèces)

tu tiques vers le multiple
et jubile l’âme de ton cœur
en nuit rouge
sur pattes ou cartes tu
retombes
à la mort à la vie
de nos voix
muter et tu mues
m’hurles des bondir
de bondir comme
tous mes diables
qui montent qui montent
je ris de dire c’est
bête
à notre image dieu
fait la bête
bondissante
vers toutes
mes bondieuseries
s’évanouissent










(5. les fonctions dépolarisées)

elle va d’un pas
lorsqu’elle bondit où
les fantômes
s’écoulent d’un pas éternel
sa belle individuelle
unité ne parle pas
elle médite et tire la langue
jusque dans ses pattes
c’est le lion qui réside
sa toute puissance
en meute inassouvissable
et toutes les différentielles
anonymes tu es
bannie je t’aime
socialement collective
et à l’œuvre
ta bête rugit
toute rouge je te
cinématographe
tu rentres dans l’image pour
bondir associés nous
sortons avec tous nos
rapports









(6. les tiques collectives)

factice subversion du masque
je résonne et ta voix
me gronde une matérialité
circulaire comme tu danses
nos germinales subjectivations
inconnues
la petite bête essaime
des ruches et chute
dans les rues et les bois
ma chanson
tes rondes et bulles
toutes les compositions
cliniques
en orgasmes aléatoires
pour bondir
sans se contenter des tentations
vers l’animalité
tout mon corps t’aime
jusqu’à l’os de ton âme
nous nous éloignons
des anthropocentrismes
et tourne tourne
l’éthique
de la bête à bon dieu
ses points sans fin