mercredi 11 juillet 2012

dans ton rouge englouti





mes doigts bien plus que
dix à trouver le rouge
et je nais avec tu
es rouge nous deux
en une voix pleine

viens vers moi commencer notre rouge
de bouts notre conte à dormir cou coupé
le rideau tiré ouvert fermé je ne sais ton théâtre
avec tous tes arbres tes mats en haut s’agitent

quoi mouchoir rouge coquelicot envolé ton étendard
tu m’écris dans les rêves je fais ma tournée des années rouges
toujours à toutes celles que j’aime et c’est toi la seule adresse
quand une répond me voilà tout adresse en correspondance

ton rouge défi est-ce ta
robe
s’envole
en coquelicots levés
me claque me part
si mouillée alors je vais
viens

sur toute ma seine tes seins riment aréoles fleurs de ma flotte
rainette de mes peaux rouges ton prince pour mille et un baisers
court le diablotin de ton château traversent renversent
les scénographies toutes ses ombres accourent et plongent
je brûle vif toutes les étapes sous tes rayons alors ma peau rouge

sur tes pétales danser hurler mes mains s’accrochent aux nuages
et me couvre les plumes des oiseaux tout le chef pour murmurer
quelle prière sous tes ailes scalper ces tatouages t’écrire sur peau
neuve faire rouge-gorge le poème indigène cet été de mes mots
comme puisque du monde je suis le recommencement ce buisson

en fleurs d’été le rouge
résiste
et les blés
n’iront pas au grenier

il répond je te suis nous sera depuis toujours un oiseau répète
coquelicot un autre jour et l’or le rouge-gorge le silence le tu

l’entre ouvert coquelicot rouge d’infini mon chaos églantines
c’est ta foison marguerites toutes dans ton souffle s’effeuillent

le cœur noir de la mort sème
mille et une graines et des rouges
claquants tu jetteras au prochain été
tes silences rouges froissés comme
éclairs d’œil à ton ciel oui oui oui

indécent il se met sens dessous visage
dessus en nu tout rouge s’expose
la censure te met aux marges terres
vagues où tu résistes peau rouge
tu exploses aréoles rouges contre

marguerites effeuillées passionnément
au plus près dans nos lointains
tout rouge en fugue
ma gorge pour un cri enroulé à
tes seins je danse
tête à rien tu as

rouge
ta gorge sur mes lèvres le tour
écrire l’encre glisse la feuille froissée de pétale
rouge

vers se lève regarde je te suis
écraser des mûres entre mes doigts courir sans savoir ton
rouge ta robe mes gorges et mes serges j’essuie pour nous
traverser nos étendues de souffle en foison de coquelicots
même perdus

rire légers et
s’arrêter au bord d’un
vertige
falaise ta main grandeur
nature

de nos larmes enfin tes joues et mon rouge sur les doigts
te hissent en joue par ma langue
tu me touches l’âme tous mes corps fuient vers les nues
ta robe ton rouge

suis tout oui je-tu tire tous les noms
donne ton tout rouge tends tous
mes doigts pour tous tes anneaux
pas d’armure autre que peau-rouge
j’aime ta nudité en eau de perle
tout nous ta rose vient d'ouvrir et
rouge en bleu je te mélange ma mer
et tes forêts écris-moi tes marches heureuses

et tu ris aux éclats rouges de l’amoureux
pas un rôle mais un rythme
calices en explosante rouge donne poèmes

tu portes la couleur de mon armée rouge
de ta clameur emporte
la griffe sous mon sein
qui pleure la mort rageuse pluie de traits

ça saigne ne vois ta couleur coule en fil 
rappels du jour galopent en nuits
et jours rient mes rouges-gorges
je te donne mon rouge dans ton or mon jour

tu nous unis c’est qui voient et ta voix me
sépare en larmes je te suis ton air ton ris

oui dieu trinque
et son fard rouge
nous a vus mouillés
tout nus dans son verre

mise éprise surprise ta rouge ta bohème va pour folie bergère en chacok jamais n’hésite et j’y passe mes économies livres je vendrais ma peau pas l’ours mais l’âne
c’est la guerre je sors mes peaux rouges et tu prends tes grands airs laisse-moi le petit respirer nos mêlées rythmer et rimer nos fumées

éclair d’œil
et lion vit
ton cri
gémissement
et dans les oreilles reste seulement a-a-a
jouis rouge tu ris

plein de rimes nouvelles écrit marina tsevtaieva à rilke au nouvel an et tout dans rime bouche c’est bête rouge mais le gémir à petits coups puis longs n’est pas plainte ou de quelque chose ou quoi c’est une traversée de tout par résonance de rime-vie comme marche au son sans rien entendre oui bien sûr hurle ou cri ou râle mais rien entendre que ligne funambule d’appel je-tu dans le fleuve plonge tout nous et a-a-a nous déshabille rouge oui crier rouge rouge rouge

c’est bête tu me fais je
murmures rouges écrasés
en bouche derrière

les lèvres s’évanouissent au ciel
ciel lavé et creusé plus bleu avec 
ton rouge tout entier tien je vis
éclats cendre restent
d’une nuit les clartés
tu m’écris dans les rêves
je fais ma tournée depuis
les années rouges
toujours à toutes

prêter une égale attention et le rouge en bas
du rembrandt démultiplie la vie pur sì bella

renversante tu me pénètres dans tes yeux je me vois tout
en furie tu es terrestre dis-moi je
dans sa barbe rit sommes rouges ensemble sur tout le blanc
lit immense vite donne la clé de notre chambre je passerai
par ciel ouvre robe pour deux

répète ton nom l’aile l’élu la lyre plein rouge bouge rage
nage avec tous nos enfants
oui te voir me lève des rouges au corps te toucher darder

effleurer trembler soulever creuser et plonger des apnées
longuement remonter jusqu’à ton souffle et regard d’où
offrir la prairie et senteurs dessus
dessous l’éclat c’est ta robe rouge

dans ton rouge renversement
et ton coup de feu rapidement
résonne de l’air plein d’amies

le pain d’enfer à broyer l’oiseau mon rouge
gorge décapité tu peux choisir la robe rouge
j’irai pisser
tout mon sang
viens et transforme-moi en écume dans ton rouge englouti
sonnent trois heures comme du temps immobile

je cours au fond de la banquette tout mon sang
vers toi si loin encore attendue comme l’invisible
dans les bras de gavroche ton drapeau
rouge sur le banc et les froids nuages
passent dessus l’air froid mains serrées
il peut neiger le temps ne passe pas sur
nos peurs c’est force tremblement de vivre fort en îles semées
comme cailloux dans notre forêt et si l’ogre nous nous

ferons fleur-oiseau rouge
va pour un dictionnaire c’est clair mais pas s’asseoir dessus
ou alors on fait peau-rouge

tous mes bras deux et quatre et
mille se pressent autour suis étourdi tout rouge par toi l’une
le désastre de la poétisation et je bois ton rire jusque dans l’eau
rouge qui suit les traces des fleurs

pas verdure mais nez rouges c’est
chaque fois l’été et tu ris je te clowne
en cirque de lèvres
nous signerons encre rouge avec dieu
myriades de ciels terrestres tous nos

enfants poèmes

en seine
et veine
c’est tout
rouge nos
souffles en
visagés

et ta voix me voit toujours tout rouge