mercredi 16 octobre 2013

Laurent Chevalier dans la fumée des gauloises je t'écris

L'ami Laurent Monges-Chevalier est mort. Du milieu des années 80 à la fin des années 90, il était secrétaire de rédaction de la revue Le Français aujourd'hui. On se voyait au moins une fois par mois puis nous sommes devenus vite amis pour partager nos lectures et nos fumeries, sa passion de la photographie et de l'Italie, bien d'autres choses encore toujours avec du vin. Nous avions le même âge et il a toujours gardé ses vingt ans avec lui pour les livrer à chacun. 
photographie prise par Jean Verrier en septembre 1986


les gauloises et les rouges valsaient
dans nos mots et nos rires avec toi
tu butais ton grand front en bredouille
de bouches rédactionnelles et j’aimais
te suivre dans tes bas côtés
où la photographie noire sombrait
à moins que ton Pasolini t’écrive
une lettre chaude comme disait Penna
Sandro mais mon dieu s’en va
en bicyclette ou pisse avec désinvolture
sur le mur puis on s’est baignés
dans le même océan nos babils
et tu t’essuyais avec du sable
en buvant un énième blanc cette fois
je t’écris dans la fumée de tes gauloises
Laurent il pleut mais est plus vif
amour détaché que mort obtuse


NB: On peut retrouver les traductions de Laurent dans Résonance générale  n° 1 (traduction de Sandro Penna) et dans Diérèse n° 48-49 (traduction de Pasolini), ses photographies dans quelques numéros de Vacarme et son travail d'éditeur dans les numéros du Français aujourd'hui des années 1986-1999.