samedi 8 février 2014

si la rage poétique







si la rage poétique touche mon chien
fou et sa teigne sans les puces
qui courent avec mon état d’émergence
tu vois où je vais dans ce tourbillon
tu vois bien mon devenir tu vois mal
et ça vient l’inaperçu fêlé
ça saute ça bondit sans nous guérir
bon on le fait le film fou
ça urge dans cette normalité qui fait exception

si la rage poétique fait penser ton
poète alors la furie déborde les sentiments
toutes les imaginations nous connaissent
et voient le colonialisme l’horreur ailleurs ici
des gestes de cœur où c’est le corps
qui parle tu bondis mais c’est
ce que peuvent les corps
d’amour ou d’ange au combat
avec ces deux positions intelligence sensible

si la rage poétique nous fait monter tous
les démontages tragiques les divisions
organisent les séparations et c’est fou comme la laideur
croit dans la beauté ou le patron
son ouvrier mais le poème ne joue pas à l’artiste
rapporter n’est pas créer avec ces désastres
des écrans sans plan séquence
ni dialectique avec toutes
ces impuissances célébrées

si la rage poétique refuse les appropriations
juridiques les reproductions et droits d’auteur
pour qu’on essaie comme forme chaque parole
ordinaire ils disent mais toucher du doigt
alors prendre au mot pour que du nouveau
en pleine actualité tu plonges des petits coups
dans nos affaires comme danser
des forces de vue avec des alternances
tous nos éclairs d’œil

si la rage poétique me fait sauter avec
toi dans nos essais jamais effacés même en gueulant
ça s’entend ces photographies de guerre la peur
avec légendes qui font visuellement
un poème sans arrêt de parole
bondir dans la critique puissante pour autre chose
dans nos rimes avec tout ce qui se voit les jaunes
ou les rouges les fascistes et puis surtout les beautés
journalistiques elles surgissent

si la rage poétique nous démonte ces je et tu
alors remontent ce qu’on ne savait pas
qu’on savait et les ouvriers avec toutes
les petites filles des coups de talon les petites
éperdues de voix sous les officielles les proses en action
tournent de ligne en ligne pour les couper
de vif et alors la voix douce enfin
du poème pas rose je deviens fou ton rythme
nos silences et risques à dos de bêtes




  

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